Sans cette vieille histoire et ce conte d’antan
on ne saurait plus rien aujourd’hui du volcan.
Mais les mots qui vont suivre sont là pour rappeler
le caprice des temps, que tout peut arriver.
Quand des vertes contrées d’où s’écoulait l’eau claire
s’ouvrirent en gémissant les rocs blancs et calcaires
la roche incandescente déferla, soudaine,
dévala les ruisseaux, assécha les fontaines.
Depuis des antres obscurs aux profondeurs mouvantes
un magma débordait d’une faille géante
et fracassant le roc le long de son passage
l’écrasa, le broya. O Vulcain que de rage !
Le feu et l’eau mélés ne firent pas ménage,
si bien qu’ils produisirent un souffle infernal
dont même un tsunami ne peut rendre l’image
et fait d’un ouragan un filet d’air banal.
Le colossal courroux de ce courant toride
éructa vers la mer un fleuve de basalte
sur les sols assoifés et les terres arides
que d’obscures légendes depuis Pluton exaltent.
De la roche fondue extrudée des abîmes
il ne reste aujourd’hui qu’un monde désertique,
qu’une contrée sauvage forgée dans le sublime,
témoin de la fureur de ces temps volcaniques.
C.Bercovici 11/03/202