L’alpiste aquatique, sauveur de l’AMAP les Olivades

Après 35 années de calvaire juridique, l’AMAP les Olivades, tout un symbole, va-t-elle pouvoir enfin se projeter vers un avenir plus serein?

Une bonne nouvelle enfin, le tribunal administratif de Toulon a rendu son jugement dans une décision du 22 avril 2022 et conclu à l’annulation de l’arrêté préfectoral du 26 juillet 2019 pour la réalisation d’une route en bordure de l’AMAP située en zone inondable au profit du fameux Bus à Haut Niveau de Service (BHNS). Le motif : l’autorisation environnementale accordée à la métropole, méconnaît les dispositions de l’article L411-2 du code l’environnement (absence de raison impérative d’intérêt public majeur de la dérogation espèces protégées).

Le jugement rendu a enjoint par ailleurs à la MTPM à « remettre en état les lieux affectés par les travaux déjà initiés et de procéder en particulier à la replantation de 338 pieds d’Alpiste aquatique détruits sur la parcelle BK 56, dans un délai d’un an à compter de la notification du présent jugement » et a condamné l’Etat à verser la somme de 4 000 euros aux requérants * au titre de l’article L.761-1 du CJA.

En espérant que MTPM remettra correctement les lieux en état ! Les photos ci-dessous montrent les dégâts causés lors des travaux en septembre 2020 !

Désastre écologique pour la biodiversité

On peut voir sur les photos que plus d’un mètre de terres fertiles ont été enlevées sur ce terrain sans aucune considération pour la biodiversité et les espèces protégées.

Par ailleurs, les maires d’Ollioules et de La Seyne ont déclaré récemment leur volonté de protéger ces terres et ne sont pas favorables à cet aménagement, un autre itinéraire étant possible.

Pour autant, il convient de rester vigilant : la métropole a toujours la possibilité de faire appel de ce jugement.

Daniel VUILLON :

Le projet contesté prévoyait à la place du lit actuel du Faveyrolles, la construction d’un mur qui a pour effet de boucher les drains qui assurent l’écoulement des eaux souterraines lorsqu’elles sont abondantes des terres fertiles des Olivades et assurent aussi l’écoulement des eaux pluviales de surface lors des précipitations . Cela rendrait marécageuse une grande partie des terres des Olivades pourtant classées Zone Agricole Protégée…Aucune étude d’impact du projet de MTPM n’a été réalisé sur ces conséquences sur les terres en amont.
La protection des espèces protégées a été l’argument retenu par la cabinet Lepage pour ce recours mais le non respect de la loi sur l’eau et de la loi littorale font partie aussi de recours possibles contre le projet de la Métropole. En conclusion, cette dernière a tout faux sur ce projet avec la bénédiction, et c’est inquiétant, de la Préfecture et des services officiels de l’État.

  • Requérants : Daniel Vuillon, l’ Union départementale pour la sauvegarde de la vie, de la nature et de l’environnement – France nature environnement 83 (UDVN-FNE 83) et Toulon Var Déplacements.

Le Débatteur

2 réflexions sur « L’alpiste aquatique, sauveur de l’AMAP les Olivades »

  1. Mon commentaire illustre une mauvaise décision technique prise ayant une conséquence grave irréversible :
    Une des conséquences à moyen terme fort possible et connue de tous les hydrauliciens est celle liée au “biseau conique”.
    Le pont-rail dont le fond a été réalisé en dessous du niveau de la nappe phréatique, à 200 m environ de la mer (et où l’eau douce remonte, subissant la contre-pression de l’eau de mer) oblige donc un pompage continu en permanence, ce qui entraînera tôt ou tard une remontée de l’eau salée dit “biseau sale”, qui aura pour conséquence irréversible une pollution des terres environnantes.
    Michel Gorski

  2. Ce projet prévoyait le dévoiement du cours du ruisseau Faveyrolles en l’enterrant dans un tube de 4 m de large et 1,4 m de haut sur plus de 200 mètres avec 5 coudes.
    Un projet d’un autre âge. Aujourd’hui, on déterre les ruisseaux pour apporter de la fraîcheur et restaurer la biodiversité.
    Pour éviter les crues près de la gare, en 2019, le commissaire enquêteur avait bien relevé la possibilité d’élargir le cours du Faveyrolles depuis la voie ferrée vers la Pyrotechnie.
    Mesure hors site fut-il rétorqué. Certes, si on prend pour voie ferrée celle militaire et non pas la voie ferrée SNCF située au milieu du site.
    Détail qui a coûté cher aux plaignants d’autant que cette solution de canalisation à ciel ouvert figure dans les études de 2012.
    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et c’est aux frais des contribuables ? .

    M.

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