Les mobilités durables : en transition vers l’ère post-carbone (1ère partie la marche et le vélo)

Vendredi 25 mars, la minorité au Conseil municipal d’Ollioules, Alternative de la gauche et des écologistes, a proposé une réunion publique sur le thème des mobilités durables. Une trentaine de personnes sont venues ainsi débattre et partager leurs connaissances sur ce sujet d’actualité.

Pourquoi ce choix ?

Il est important de trouver des solutions dans un laps de temps très court.

Quels sont les problèmes ?

– des réseaux routiers saturés et l’ usage prépondérant de la voiture génèrent de l’insécurité routière ainsi qu’une surexposition des habitants des départements littoraux aux pollutions atmosphériques et sonores.

– une hausse du prix des carburants phénoménale et nombre d’usagers se sentent démunis.

– le défi climatique et le devoir de limiter la hausse des températures afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 permettant ainsi un avenir soutenable pour les jeunes générations.

Alors face à notre modèle de société « tout voiture », il est urgent de proposer d’autres modes de déplacements durables qui ne nuisent ni à l’environnement, ni à notre santé, ni à notre porte monnaie.

Mais comment amener les usagers à changer de pratique, à laisser leur voiture au garage et à choisir d’autres modes de transport ?

Car la voiture c’est pratique. Elle va à 30 km/h comme à 130 km/h, de n’importe quel point A à n’importe quel point B, en emmenant des bagages. Elle fait tout !

Et si on reconsidérait la MARCHE !

Actuellement en PACA, 37 % des actifs se rendent au travail à pied pour des distances inférieures à un kilomètre et ils sont encore 5 % à le faire pour des distances comprises entre 4 et 5 kilomètres. Afin de rester en forme il est recommandé de marcher chaque jour.

Dans un article du 17 mars 2022, l’association Toulon Var Déplacement écrit :

« Pourquoi faut-il favoriser les piétons ?

Pour préserver la planète :

– c’est moins de véhicules à moteur ;

– moins de rejets de gaz d’échappements ;

– moins de consommation de carburants ;

– moins de bouchons !

Pour de meilleures conditions de vie :

– moins de stress,

– plus de liberté et d’ouverture au monde !

Pour la santé personnelle :

– activité musculaire, circulation sanguine, respiration, relaxation, santé morale ! »

La marche et ses aménagements deviennent un enjeu très fort de la politique urbaine. Dans un certain nombre de villes ,aux abords des écoles, on assiste même à une piétonnisation pour sécuriser les déplacements des enfants tout en luttant contre la pollution.

Lors de la réunion, justement, un projet de PEDIBUS a été évoqué pour Ollioules. Il y a quelques années, l’association le Mille-Pieds avait pour objet l’accompagnement des enfants à l’école par le biais d’un ramassage scolaire pédestre, organisé à tour de rôle par des adultes bénévoles et selon des horaires et des itinéraires précis. Cette association, bien qu’ayant cessé toute activité, existe toujours. Il serait nécessaire de la réactiver. En effet, à Ollioules, vont débuter le Grand Projet Urbain Lemoyne et Malraux ainsi que le projet Pichaud et tout cela en centre-ville. Les travaux devraient débuter fin 2022 et se terminer en 2025. Il est donc nécessaire d’anticiper les problèmes de circulation et de trouver des solutions.

Le PEDIBUS paraît être l’une des solutions parmi d’autres.

Se pose la question du bénévolat. A ce stade, aux vues de la complexité des travaux et des difficultés de circulation que cela devrait engendrer, l’action d’une telle association, semble plus relever du service public et donc le bénévolat n’est pas adapté. Quelqu’un a suggéré lors de la réunion que des Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP) pourraient assurer l’accompagnement des écoliers. La présence de bénévoles serait également un plus.

Difficile donc de changer ses habitudes mais certains y parviennent et décident de se déplacer par d’autres moyens plus doux. Cela leur permet non seulement de réduire leur empreinte carbone mais aussi de faire des économies. C’est ainsi le cas d’une jeune femme interviewée par Var Matin qui sur son vélo, sillonne chaque jour le centre-ville de Toulon et ses quartiers périphériques. Et souvent, elle n’est pas seule: l’avant de son vélo à assistance électrique est en effet attelé d’une nacelle dans laquelle elle transporte ses deux plus jeunes enfants. Son aîné âgé de 11 ans, peut, lui, désormais rouler tout seul.

“L’assistance électrique me permet de ne pas me demander si je suis en forme ou pas”, répond la jeune femme lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, si la stabilité est au rendez-vous. Plus pratique, plus rapide, moins polluant. Elle argue aussi que la ville “plate et ensoleillée” s’y prête parfaitement. Si “quelques améliorations pourraient être entreprises au niveau des jonctions entre pistes cyclables”, elle estime aussi que les aménagements ont beaucoup progressé. VM 15/09/21

Un certain nombre de jeunes parents ont aussi franchi le pas à Ollioules et circulent à vélo avec les petits dans une nacelle.

Pour que cette habitude perdure encore faut-il que la ville s’emploie à déployer des infrastructures adaptées et sécurisées.

Tous les deux ans, la Fédération des usagers de la bicyclette, la Fub, invite les usagers à faire le point sur la “cyclabilité” de leur commune, et de celles qu’ils empruntent régulièrement à deux-roues.

En France, 1.625 communes ont pu être évaluées dans le cadre de cette troisième enquête. Seule une vingtaine figure dans le Var.Au total, 277.384 personnes ont contribué à ce baromètre en France, “la plus grande enquête sur le vélo en France”, précise la FUB. Les contributeurs étaient interrogés sur 26 questions réparties en 5 thématiques: le ressenti général, la sécurité, le confort, les efforts de la commune, le stationnement et les services vélo. À l’échelle des grandes villes du pays, c’est Grenoble qui obtient la meilleure note avec 4,21, devant Strasbourg (4,18) et Rennes (3,74).

Dans le Var, seules six communes se hissent au-dessus de la moyenne. La palme revenant à Carqueiranne, mise notamment en avant par les usagers pour sa sécurité. La ville reçoit la note de C, “plutôt favorable”. Elle devance Six-Fours-les-Plages (3,09) et Le Pradet (2,89). À l’opposé, Sanary-sur-Mer et Puget-sur-Argens s’illustrent tristement, avec respectivement une moyenne de 1,79 et 1,76, parmi les plus mauvaises notes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et la situation ne s’améliore guère. C’est particulièrement le cas pour Sanary-sur-Mer, avec une dégradation de 43% de l’évolution ressentie par les usagers. Ces derniers attribuent les plus mauvaises notes au confort (1,36) et aux efforts réalisés par la ville (1,46).

Ollioules se situe en-dessous de la moyenne avec 2,36 et l’appréciation générale est très défavorable.

Gilles Lehman, animateur du collectif Pour l’essor du vélo à Toulon, se démène depuis des années pour la mise en place d’infrastructures sécurisées et continues. Il coopère volontiers avec notre mairie et la métropole afin de permettre l’essor du vélo chez nous aussi. Ses efforts assidus seront-ils récompensés un jour ? Le prochain baromètre des villes cyclables sera une indication sérieuse.

Il a été consulté pour la mise en place de parkings à vélos.

Les Box fermés proposés par TPM sont de taille imposante : il a été décidé de les implanter en gare d’Ollioules pour favoriser l’intermodalité et au technopole de la mer.

Box fermé sécurisé

Les arceaux : c’est la solution à retenir plus largement. De tels arceaux existent déjà à Ollioules, derrière le kiosque du centre-ville et devant la Maternelle les Oliviers.

Les membres du collectif Pour l’essor du vélo à Toulon, insistent sur le fait que les « pince-roues », en place dans d’autres endroits, voilent les roues et surtout ne sécurisent pas le cadre ! Les VAE, vélos cargo, etc. coûtant plusieurs milliers d’euros, le cycliste n’aura aucune envie de tenter le sort.

Le collectif demande aussi que les programmes neufs intègrent d’office des emplacements de qualité pour les vélos.

Le futur parking sur quatre niveaux de presque 800 places places doit intégrer à la fois de nombreux arceaux vélos en accès non filtré, surveillés par caméra, et un box sécurisé de bonne capacité.

Le collectif déplore le fait que le financement de l’État dans le cadre d’un appel à projet pour le déploiement d’itinéraires cyclables structurant a été perdu pour la liaison La Seyne-Ollioules. Selon les services techniques de la Métropole, la raison en serait des difficultés techniques engendrées par la création de ce type d’ouvrage : élargir des ponts enjambant autoroutes et voie ferrées… « Nous sommes cependant un peu dubitatifs, car nous observons que la plupart des projets lauréats de 2019, de contenu similaire, seront bien réalisés en France. »

Le prolongement de ce projet vers la gare d’Ollioules-Sanary, avec une voie passant par l’ancien Gué de la Reppe (maintes fois proposé), attendra donc lui aussi. On note que le Schéma Directeur des Aménagements Cyclables de MTPM n’a pas (encore) envisagé cette solution.

Pour les cyclistes la liaison Ollioules/Evenos/le Beausset est un progrès évident mais reste assez loin de ce qui aurait été un parcours bien sécurisé. En particulier rien n’est fait sur les abords et la traversée de Sainte Anne D’Evenos: 4km vraiment dangereux.

Panneau de signalisation pour la sécurité

La volonté en France est de faire passer de 3 % à 9% la part modale du vélo d’ici à 2024. La Métropole avec la mise en place du TCSP (Transport en commun en site propre) peut se donner les moyens de dépasser les ambitions trop modestes du PDM (1) 2015-2025, en mêlant intimement le chantier TCSP à celui du réseau cyclable.

La loi LAURE : son article 20 codifié à l’article L.228-2 du Code de l’environnement, fonde l’obligation des collectivités à prévoir l’aménagement d’itinéraires cyclables à l’occasion de travaux de voirie. La LAURE n’oblige pas les élus à faire une politique cyclable, mais elle les oblige à prévoir des aménagements cyclables lorsqu’ils décident d’engager des travaux de voirie. Elle a été revisité vingt ans après par la loi LOM qui fait œuvre de clarification, en précisant explicitement que les différentes options envisagées par la loi ne permettent pas d’échapper à l’obligation d’aménagement d’itinéraires cyclables.

Certains élus de la Métropole ont-ils vraiment intégré cette volonté nationale ?

Le Débatteur

(1) Plan De Mobilité

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