Le Parlement Européen doit pouvoir voter les nouveaux règlements avant fin décembre concernant le bien-être des animaux transportés vivants. Le Débatteur vous informe.

Greens 4 Animals Conférence à Bruxelles (Partie 1- Le transport des animaux)

Invitée par Caroline Roose, députée européenne, à la conférence Greens 4 Animals, au parlement européen de Bruxelles le jeudi 12 octobre 2023, j’ai pu bénéficier d’un apport d’informations concernant les arguments en faveur d’une révision de la législation européenne sur le bien-être animal.

Pour les intervenants à la conférence, il faut faire pression d’ici décembre sur le parlement (ensuite nous serons en période électorale) car tous les problèmes sont liés à l’état de la législation actuelle. Les ONG attendent depuis 15 ans. Les prescriptions doivent céder la place à un système de sanctions.

La première partie concernait le transport des animaux.

L’introduction d’Alexander Rabitsch, vétérinaire autrichien, consultant en bien-être animal, dans le transport d’animaux vivants, était saisissante :

« La façon de traiter les animaux est un baromètre de l’empathie d’ une société. »

Alexander a présenté la souffrance des jeunes veaux non sevrés. Il y a le problème du temps de transport, par exemple des Pays-Bas à la Pologne, le trajet dure plus de vingt heures. Puis, il y a le problème de l’alimentation de ces veaux :

Dans les étables, ils sont nourris douze fois par jour. Durant le transport, ils sont nourris deux fois par jour avec un lait de remplacement. Ils sont affamés. Sans oublier que ces transports sont précédés de séjours de rassemblement au cours desquels ils ne sont ni assez nourris, ni assez abreuvés. Les animaux sont déshydratés. Quand ils arrivent, ils ont besoin d’être abreuvés, de recevoir des antibiotiques pour faire face aux virus et la période d’incubation va être de trois semaines.

Les animaux de reproduction doivent aussi faire face au stress thermique durant les longues exportations vers des pays tiers comme la Turquie, au climat très chaud. Il y a un nombre de génisses alarmant qui meurent.

Pour le vétérinaire, il faut organiser un travail de formation avec la police sur les conditions de transports des animaux, des formations autour du chargement.

Silvia Meriggi, chef de projet chez Animal Angels est spécialisée dans le contrôle du transport des agneaux et des moutons. Cette association porte la vision d’une nouvelle relation hommes-animaux qui respecte la dignité des animaux et leur droit à la vie.

Silvia préconise la réduction du temps de trajet ainsi que la réduction du nombre d’animaux par camion

Après 9 h à 12 h de transport, l’animal souffre de soif, de faim et du confinement or actuellement certains trajets peuvent durer entre 24 h et 29 h. Il y a des écarts entre ce qui est prescrit et la réalité.

Quand un animal est en mauvais état, la législation préconise de le séparer des autres animaux pour le soigner mais ce n’est jamais fait.

Reineke Hameleers, est la Directrice générale de Eurogroup for Animals. L’objectif de ce groupe est de mettre fin au commerce de la fourrure des animaux.

Dans la nouvelle législation il faudra interdire les cages et les fourrures en Europe. La commission va-t-elle agir ? Il est nécessaire d’ interdire les exportations. Le secteur proteste mais il est temps de demander un changement.

Concernant le transport maritime des animaux il y a un vide juridique. Aucune obligation légale pour l’enregistrement des navires, donc comment émettre des sanctions dans ce contexte ?

Caroline Roose : “concernant les poissons, ils sont les oubliés du bien-être. En quatre ans de mandat un audit seulement a été obtenu”.

La ligne rouge doit être l’exportation au-delà de l’Europe.

Beaucoup d’ICE* (Initiative Citoyenne Européenne) portent sur les animaux.

« Les services vétérinaires, les policiers, les gendarmes et les agents des douanes peuvent procéder à des contrôles en cours de transport. »

Il faut une formation pour les vétérinaires. « Il arrive que des animaux légèrement blessés puissent être transportés vers l’abattoir sous la responsabilité d’un vétérinaire qui délivre un certificat vétérinaire d’information (CVI). Seuls les animaux des espèces bovine, équine ou porcine, accidentés depuis moins de 48 heures peuvent faire l’objet d’un CVI, sous réserve que le transport prévu ne risque pas d’entraîner de souffrance supplémentaire. Un animal qui présente des signes de maladie ou de blessure en cours du transport doit être isolé et recevoir rapidement les soins appropriés. Le cas échéant, l’animal peut être mis à mort ou euthanasié en urgence pour éviter toute souffrance évitable.»

Il faut une formation pour la police. Ce sont les ONG qui doivent s’en charger alors que cette formation est requise par la législation. Il n’y a aucune information à ce sujet. Il faudrait vraiment prévoir un financement.

Caroline Roose : “Concernant les poissons, ils sont les oubliés du bien-être. En quatre ans de mandat un audit seulement a été obtenu.

La première partie sur les transports se termine ici. On comprend donc qu’il est important que la présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen, donne l’impulsion nécessaire afin que ces textes si importants soient adoptés pour que les animaux transportés vivants ne subissent plus des conditions intolérables. On sait toutefois que les partis conservateurs de droite et les lobbys omniprésents au Parlement Européen, n’y sont pas favorables. Si cela avait été le cas on aurait évité bien des souffrances depuis le temps que les députés progressistes, défenseurs des animaux, se battent soutenus par les ONG, les associations et les citoyens d’Europe sensibles à la question animale !

Claudie ZUNINO CARTEREAU

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