En novembre, la COP 26 réunit tous les dirigeants du monde à Glasgow, en Écosse, au sujet de ce fameux changement climatique dont personne ne veut et que personne ne souhaite laisser en héritage à ses enfants.
Mais à Ollioules, en Provence, au pays du soleil, comment faire notre petite part du boulot ?
Et pourquoi pas un projet énergétique citoyen, solidaire, local, s’affranchissant des énergies fossiles et donc 100 % renouvelable !
Ce pourrait-être, par exemple, un parc photovoltaïque sur un terrain non cultivable ou une centrale photovoltaïque sur le toit de bâtiments avec des équipements sportifs, comme ceux qui vont être créés à La Castellane avec une artificialisation des sols de 1 455m² ou le gymnase Aldo Piemontesi, aujourd’hui passoire thermique mais bientôt rénové et isolé.
De nombreuses villes ont déjà fait ce choix énergétique. Mais ce qui est intéressant c’est que les projets sont souvent financés et gérés par des citoyens avec l’aide de collectivités territoriales et de l’ADEME, l’Agence de la transition écologique. Les citoyens souscrivent des parts dans la société. L’énergie produite est vendue et tout cela crée de l’épargne pour les petits investisseurs.
Ainsi Ollioules, à l’image de nombreuses villes, pourrait faire évoluer le mix énergétique de son territoire et accélérer la transition écologique.
Observons quelques exemples parmi d’autres :
L’ancienne décharge municipale d’Aubais dans le Gard (1) :
Des villageois se sont mobilisés autour d’un projet sur l’ancienne décharge du village, toujours polluée, après avoir lutté contre une exploitation de gaz de schiste sur leur territoire. Les survoltés d’Aubais, comme on les appelle, ont créé la société coopérative Le Watt Citoyen rassemblant 274 citoyen(nes) et y ont investi leur épargne à hauteur de 50 000 euros afin de créer un parc photovoltaïque au sol sur leur commune. Le projet a été financé sans aucun emprunt bancaire, en partenariat avec la région et l’ADEME. Le total des fonds propres est à hauteur de 349 378 euros. Ce parc, d’une puissance de 250 kWc et doté de 714 panneaux solaires de fabrication française, produit 378 MWh d’électricité renouvelable soit la consommation électrique (hors chauffage) de 150 foyers par an. Les enfants sont souvent devenus sociétaires par leur entourage. Les survoltés ont intégré le triptyque fondamental : sobriété énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables. 10 % des bénéfices réalisés en vendant l’électricité à Enercoop seront réinvestis, via l’association des Survoltés, dans des actions en faveur de l’environnement ! Le recyclage des produits est prévu et même le démantèlement du parc en fin de vie par une provision annuelle. Bref un beau projet d’avenir pensé pour lutter contre le réchauffement climatique !
Le gymnase des Ormeaux à Bouaye en Bretagne (2) :
Déjà en 2011 à Bouaye, une centrale photovoltaïque a été construite sur la toiture d’un ensemble sportif. 741 panneaux photovoltaïques ont été installés en remplacement de la toiture du gymnase couvrant 945 m2 exposés au sud. Elle devait produire la consommation électrique de 50 logements. La dette écologique (consommation d’énergie utilisée pour produire la centrale photovoltaïque) a été compensée en 2 ans de production. Tout ce qui a été produit par la suite n’a eu aucun impact sur l’environnement.
Le Gymnase Emile-Anthoine à Paris dans le 15e (3) :
En 2021, sur le toit du gymnase Emile-Anthoine, a été posé une centrale solaire. Ce sont 320 panneaux solaires qui vont couvrir la consommation d’électricité de 40 foyers par an (hors chauffage). Installés sur un site patrimonial, les panneaux respectent les exigences des Architectes des Bâtiments de France. Cette installation est gérée par un groupement de parisiens qui ont créé une coopérative citoyenne d’énergie dans le cadre du plan Climat de Paris qui guide la capitale vers la neutralité carbone. Treize autres projets similaires seront développés sur les toits des bâtiments ou des HLM de la ville, représentant un total d’environ 3.500 m2 de panneaux solaires !
Les centrales villageoises en Savoie (4)
Et on pourrait citer de nombreux exemples car les coopératives de production d’énergies renouvelables se multiplient. Leur ambition ? Faire évoluer le mix énergétique de leur territoire afin d’accélérer la transition écologique. Ainsi en Savoie, fleurissent des centrales villageoises. Ce sont des sociétés coopératives qui associent citoyens, collectivités territoriales et entreprises pour porter des projets en faveur de la production d’énergie renouvelable. Damien Gaucherand, directeur du pôle territorial de coopération économique InnoVales explique que “L’idée, c’est de permettre aux citoyens de devenir acteurs de la transition énergétique sur leur territoire”.
Notre Région, dont le slogan “Une COP d’avance” nous interpelle (https://www.maregionsud.fr/a-la-une/plan-climat-gardons-une-cop-davance/energie), n’a-t-elle pas pour objectif de “Multiplier par 5 l’actuelle production d’énergies renouvelables” et dans son article 80 de “Massifier le déploiement du photovoltaïque et constituer un « portefeuille » foncier photovoltaïque. 100 % des EPCI couverts par une stratégie globale en faveur des équipements photovoltaïques, en lien avec l’État ” ?
Le Débatteur remercie Madame Nicolino Alladio, membre de la liste Alternative de la gauche et des écologistes lors des dernières municipales en mars 2020, qui a participé à l’élaboration de cet article. Le débat reste ouvert sur ce sujet comme sur tous les autres sujets d’ailleurs. N’hésitez pas à nous communiquer vos expériences concernant les énergies renouvelables.
Le Débatteur
(1) https://energie-partagee.org/projets/les-survoltes-daubais/
(3) https://www.paris.fr/pages/des-panneaux-solaires-sur-le-toit-du-gymnase-emile-anthoine-17508
(4) https://groupe-ecomedia.com/photovoltaique-la-floraison-des-centrales-villageoises/